La plongée vue autrement : les plongeurs-démineurs.

Il y a quelques jours, le 19 janvier, les plongeurs-démineurs de la Marine Nationale ont fait exploser une mine sous-marine au large de Martigues-Carro. Datant de la seconde guerre mondiale, elle avait été découverte par un chasseur de mines, à proximité du chenal dans lequel passent tous les cargos qui viennent faire escale dans le Grand port maritime de Marseille. Grâce aux plongeurs-démineurs, une catastrophe a sans doute été évitée. Mais qui sont ces plongeurs ?

 

Le GPD (Groupe des plongeurs démineurs de la Marine Nationale) a été créé en 1955 pour, notamment, déminer les fonds marins proches des côtes françaises. On estime actuellement qu’il resterait encore 600 000 explosifs à neutraliser…

 

Situés à Brest, Cherbourg ou Toulon, les plongeurs-démineurs ont pour mission de localiser, identifier et neutraliser tous les engins explosifs découverts sur le littoral, dans la zone comprise entre les plus hautes et les plus basses mers (l’estran), et jusqu’à 80 mètres de profondeur. Ainsi, l’unité de Cherbourg détruit chaque année environ 20 tonnes de munitions, dont les mécanismes sont encore souvent activés…

 

Le plongeur-démineur est un plongeur d’arme, qui a tout d’abord suivi le stage de plongeur de bord (PLB) à l’Ecole de plongée de Saint-Mandrier. Pendant six semaines, les marins y apprennent l’entretien courant (plongée sous coque), la sécurité et, bien entendu, la plongée. Un peu plus de mille plongeurs des trois armes et de la gendarmerie sont accueillis chaque année, pour un taux de réussite d’environ 70 %.

 

Vient ensuite la spécialité de plongeur-démineur (PLD), au cours d’une formation supplémentaire d’un an. Les stagiaires, selon qu’ils soient marins ou officiers mariniers, apprennent à diriger un chantier de plongée, à plonger à 80 m avec recycleur, à utiliser et neutraliser des explosifs, à gérer le stress, à effectuer des travaux sous-marin (soudure, découpage de structures métalliques, etc.), à prendre des photos et des vidéos sous-marines et à se servir d’un caisson hyperbare. Chaque année, une trentaine de plongeurs y entrent, avec un taux de réussite d’environ 65 %. A noter, depuis 2006, le partenariat avec le lycée Simone Weil de Conflans Sainte-Honorine qui, tous les ans, recrute douze étudiants (avec le bac) pour les former en sept mois avant de les intégrer dans le cursus de la Marine Nationale (ils y passent notamment le permis hauturier, le N3, le RIFA et la classe 1B de scaphandrier).

 

Que faire si, à l’occasion d’une plongée, on découvre une munition ?

  • Ne pas la toucher, ne pas la déplacer, même si elle est totalement rouillée.
  • Si possible, relever sa position GPS et prendre une photo de l’engin (sans se mettre en danger).
  • S’éloigner de la munition.
  • Alerter, sur le littoral : le CROSS (par téléphone : 196, par VHF canal 16, par VHF-ASN canal 70). En terre : la gendarmerie ou la police (téléphone : 17).

 

photo : Marie Babey. www.defense.gouv.fr

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